Les pères

 

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Vous êtes un homme

Le problème est simple (en apparence) :
Elle est enceinte. Elle veut le garder. Pas vous !
Vous, vous voulez un avortement.

Voici donc quelques pistes de réflexion à explorer pour vous aider à y voir plus clair. En sachant que, sur un sujet si délicat, il n'y a pas de solution parfaite. A vous de trouver celle qui vous conviendra en fonction de votre histoire, de votre caractère et de celui de la mère.

Dans tous les cas, même au plus fort de la colère, essayez de garder à l'esprit que L'ENFANT, lui, n'y est pour RIEN !

 

Une question préalable... est-ce bien le vôtre ?

 

Ben oui, avant d'entrer dans le vif du sujet et de se prendre la tête sur le reste pendant des heures... Ça peut être intéressant de répondre à cette question-là.

Trois possibilités :

En fait, légalement, il n'y a rien de prévu pour qu'un homme puisse être sûr de sa paternité avant de reconnaître un enfant ! (oui, on est bien d'accord avec vous, c'est aberrant !!!). Concrètement : soit vous allez reconnaître l'enfant en lui faisant confiance... soit vous ne le reconnaissez pas et attendez la suite des événements (mais pas facile de vivre avec ce poids sur les épaules).

Mais... et le test ADN alors ?

Le test n'est pas légal en France, même s'il est possible d'en acheter sur le net (à des prix qui risquent de vous faire dresser toutes les plumes sur la tête, d'ailleurs !). Si vous arrivez à vous arranger avec la mère, ça peut-être une solution. Mais si cette dernière ne coopère pas... ça s'annonce difficile ! Pour avoir un test ayant une valeur officielle, la seule possibilité est de compter sur une recherche en paternité (ou une action à fins de subsides) lancée à votre encontre.

Inconvénients : certaines femmes ne font pas cette action. (Arf ! J'entends d'ici le "oufff" poussé par certains !). De plus, si vous perdez le procès, les dépens (frais de justice, chers !) seront à votre charge.

Autre aspect négatif : le test ADN, ordonné par un juge, est souvent fait par prise de sang sur l'enfant. Pas agréable pour lui s'il est petit. En cas de doute réel, c'est un moindre mal, évidemment.

En conclusion, pour ceux qui « se doutent » mais qui préfèrent « douter » : pensez à l'enfant... et à vos sous !

 

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Petit examen de la situation : votre responsabilité

 

C'est bien votre enfant... vous en êtes sûr.
Mais vous n'en voulez toujours pas ! C'est bien elle qui choisit de passer outre votre demande d'avortement, non ?
Alors la tentation est forte de dire : « après tout, je n'y suis pour rien !... »

4 cas sont possibles :

 

1- L'enfant a été voulu par les deux

Vous étiez d'accord pour « faire un enfant » mais finalement, devant le fait accompli, vous n'en voulez plus : soit parce que la situation s'est dégradée dans votre couple, soit parce que la peur de la paternité vous a rattrapé (ou pour toute autre raison d'ailleurs !)
Et vous trouvez profondément injuste que la décision finale ne vous appartienne pas... C'est vrai, après tout ! une femme peut toujours changer d'avis ! Mais pas un homme !... Et oui.

Pour les réclamations, on a une super adresse :
« Mr le Bon Dieu, rue du ciel, 00000 Les Nuages cedex »...
Comment ?!... Ça ne vous fait pas rire ? On peut comprendre.
Cela dit, c'est quand même pas de notre faute si nous sommes favorisées sur cet aspect-là des choses !
D'autant qu'il n'y a pas que des avantages : c'est bien nous qui allons subir un avortement (avec la douleur physique et/ou morale qui l'accompagne) ou une grossesse (avec son lot de nausées, vergetures, etc). Finalement, on devrait, nous aussi, râler un bon coup auprès du Grand Chef !

 

2- La prise de risques

Et oui ! Au « loto de la vie », on est souvent « gagnant »... malgré soi ! Cela concerne tous ceux qui savaient que la femme avec laquelle ils avaient une relation sexuelle ne prenait pas de contraception et qui ne s'en sont pas inquiétés plus que ça...
On rappelle au passage que la méthode ancestrale du « retrait » n'est pas un mode de contraception ! En revanche, elle a donné naissance depuis des siècles à de magnifiques bébés.

 

3- L'accident

Ça arrive aussi, bien sûr. La capote qui éclate, la pilule qui ne marche pas...
Aucune méthode de contraception n'étant fiable à 100% (à part l'abstinence, mais elle fait peu d'adeptes à long terme...), il faut bien se rendre à l'évidence :
On ne maîtrise pas tout dans la vie !
Surtout pas ce qui touche au domaine de la vie, la mort, la maladie.
On pense que l'on peut choisir le moment de la conception d'un enfant... Mais est-ce une réalité ? Pas si sûr... (pour s'en convaincre, voir le nombre de couples qui en voudraient mais ny arrivent pas sans raisons physiologiques !! Ou ceux qui en font alors qu'à priori, ce n'est vraiment pas "le bon moment"...)

Cela dit, on ne peut nier le fait qu'on soit, au moins, responsable du choix de son (ou sa) partenaire !
Alors on va pas aller jusqu'à vous conseiller de ne coucher qu'avec des femmes dont vous pourriez vouloir un enfant (on n'a pas envie de déclencher une émeute !!) mais prenez quand même cet élément en compte avant de dire que vous n'y êtes pour rien.
La sexualité sert (aussi !) à faire des enfants.

En tout cas, même s'il s'agit véritablement d'une grossesse accidentelle, une femme peut se sentir incapable d'avorter !
Et ce n'est pas l'enfant qui devrait être pénalisé pour ça...

 

4- L'enfant « fait dans le dos »

Condamnable moralement, effectivement.
Les femmes sont avantagées sur le fait d'avoir le dernier mot mais désavantagées sur le fait d'être limitées dans le temps pour leur fécondité. La fameuse horloge biologique fait parfois faire des folies à certaines !

Mais avant de se « venger » en abandonnant votre enfant, peut-être pouvez-vous essayer de comprendre ? Il est sûr qu'il faut vivre avec les choix que l'on fait...
Certaines femmes ayant agi de la sorte s'en mordent les doigts par la suite, quand elles reviennent à plus de « raison ». Elles ont alors l?impression d'avoir « volé » quelque chose d'essentiel à l'homme qui leur a fait confiance.

Et puis, il ne faut pas avoir trop d'à priori en la matière : certains hommes « piégés » reconnaissent à posteriori qu'ils sont RAVIS d'être (enfin ?) pères !
Du moins, ceux qui ne savent pas qu'ils se sont fait piéger ! Et qui pensent que la grossesse est due à un accident de contraception, par exemple... la fierté ne jouant pas son rôle inhibiteur dans ce cas-là. Les autres ont certainement plus de mal à l'avouer, même si c'est le cas !

Nous sommes dans le domaine des réactions et des désirs humains et il y a très peu de logique en la matière.

Cela dit, sans juger les femmes qui font ce choix-là, nous précisons quand même que l'association n'encourage pas ce type de comportement. C'est une atteinte grave à la confiance qui risque de nuire aux relations futures entre les parents.

Mais il s'agit d'une trahison dans le couple. L'enfant ne devrait pas être pénalisé, car il n'y est pour rien !

 

En conclusion à propos de votre responsabilité :
en fonction de votre histoire,
elle peut être complètement engagée ou très faible,
mais jamais totalement inexistante !
Et cela peut justifier un fort sentiment de culpabilité
ou une énorme colère
mais pas l'abandon de l'enfant.

 

Car l'acte sexuel est un acte qui a (aussi) pour but d'ENGENDRER LA VIE. Quant à l'avortement, il s'agit bien d'un DROIT des femmes... et non d'une obligation que l'homme pourrait imposer à sa partenaire.

 

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Dernière mise à jour le 23 décembre 2013

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